Suivi de la dermitte cercarienne (puce du canard)

Version imprimableversion PDFPremière plongée ce matin pour une "collecte" de limnées, hôtes de la puce du canard.
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Qu’est-ce que la dermatite cercarienne ?
Il s’agit d’une affection, considérée comme bénigne, due à un parasite invisible à l’œil nu dont le cycle biologique s’effectue entre un oiseau aquatique et un mollusque.


Lorsque l’eau se réchauffe, le parasite sort du mollusque sous forme de cercaires pour rejoindre son hôte primaire, l’oiseau aquatique, mais c’est à ce moment qu’il peut toucher accidentellement l’homme. La cercaire peut alors pénétrer sous la peau des baigneurs avant d’y mourir. Cela provoque des réactions inflammatoires sous forme de plaques ou plus généralement de boutons accompagnés de démangeaisons plus ou moins fortes.

Comment lutte-t-on contre ce phénomène ?
Dans le respect des équilibres biologiques, une pression de chasse significative est maintenue sur les populations de canards colverts, principale hôte du parasite.
On communique pour limiter le nourrissage des oiseaux qui favorise leur sédentarité et donc leur contamination.
On réalise des interventions mécaniques à l’aide d’une machine amphibie qui griffe les sols et détruit les mollusques qui abritent le parasite. Ces interventions ont lieu au mois de mai-juin, uniquement sur les plages les plus touchées notamment celles d’Annecy (Albigny, Impérial et Marquisats) et de Sevrier (plage municipale et Clos Berthet.
On suit scientifiquement le phénomène (et c’est là que vous intervenez !) en contrôlant la densité de mollusques avant et après le passage de la machine pour évaluer l’efficacité de la technique et on suit le taux de prévalence du parasite au cours de l’été.
Pour cela deux types de plongées sont organisées :
Plongée avec quadrats sur site de référence (Impérial) : Il s’agit toujours des deux premières plongées, l’une avant les interventions mécaniques, l’autre après. Ces plongées permettent, comme évoqué précédemment, d’évaluer l’efficacité des interventions mécaniques.
8 échantillons répartis de façon aléatoire sont réalisés. Pour chacun d’eux, un quadrat métallique (25 cm x 25 cm) est posé sur le fond, le substrat est collecté avec une pelle sur l’ensemble de la surface et sur environ 5 cm de profondeur. Le substrat est collecté dans un seau et ramenée sur le bateau.
Une fois la plongée terminée, un tri minutieux est ensuite réalisé au laboratoire du SILA pour récolter l’ensemble des mollusques présent dans le substrat concernés par la problématique (Gastéropodes de la famille des Lymnaeidae). La densité de limnées est ensuite calculée en nombre d’individus par m². Les mollusques sont également mesurés au mm près avec une règle graduée ; un histogramme en classes de taille est réalisé.
Plongée d’exploration :
Pour suivre au mieux l’évolution du phénomène, des plongées d’exploration (toutes les autres plongées) auront lieu sur le site de l’Impérial ou à proximité directe pour évaluer le taux de prévalence du parasite. Vous partez alors en exploration avec un flacon sur un site de plongée dont les limites géographiques sont définies au préalable. Dès qu’un mollusque de la famille des Lymnaeidae est trouvé, vous le placez dans votre flacon.
Une fois la plongée terminée, les flacons sont récupérés par le SILA. Les limnées sont ensuite placées dans des piluliers mis alternativement à l’obscurité ou au réfrigérateur à 4°C pendant quelques heures, puis ensuite sous une lampe, les différences de température et d’éclairement stimulant la libération des cercaires. Les mollusques et les cercaires émises sont ensuite fixés dans des tubes contenant de l’alcool à 95°, référencés puis stockés au congélateur dans l’attente d’analyses complémentaires (biologie moléculaire par l’Université de Reims).